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Sujet: Maître des Sensations... [PV Gabriel] Sam 31 Jan - 15:36
Le soleil artificiel brillait comme un vrai. Le vent soufflait doucement, tout était parfaitement bien réglé. Même les bruitages étaient exacts. La sensation des brins de blé frôlant sa peau, l'éclat des épis. Et l'odeur... l'odeur des champs ! Lilith, dans cette nature, se laissait enivrer par ses sensations. Tout lui paraissait si doux. Elle avait oublié l'humain qu'elle avait tortué...
[FLASH BACK ON]
- Crie ce que tu veux, Dieu ne t'aime pas, il ne t'écoutera pas...
[FLASH BACK OFF]
La chaleur des rayons du soleil la faisait chavirer. Pourquoi leur Dieu ne leur avait-il pas donné ce monde-là ? Pourquoi les ténèbres à eux plutôt qu'aux autres ? Qu'avaient-ils fait pour mériter cela ? Une pensée sombre lui traversa l'esprit. Détruire tout ça. C'était l'oeuvre de Dieu. Faux ! Celle des cyborgs... Elle sourit à nouveau. Tourna, tourna, tourna. Se laissa porter par le vent, les sensations... Ses cheveux roux lui fouettaient le visage. Ce qu'elle avait attendu ce moment ! Celui où, enfin, elle contrôlerait la terre. Pas les enfers. C'avait été trop facile. Il lui avait suffit de séduire Lucifer, et il lui avait donné les pleins pouvoirs. Non... Elle voulait rivaliser avec Dieu ! Et elle y était presque...
Doucement, elle se laissa tomber dans les hautes herbes et regarda le ciel bleu, si magnifiquement fabriqué. En fait, ce n'était pas si compliquer, d'inventer un monde... Elle ferma les yeux, se laissa emporter par ses sensations. L'air chaud qui soufflait sur son visage, le blé qui courbait sous son poids, le chatouillement d'animaux éléctroniques représentant des musaraignes... C'était son paradis, et les humains n'avaient aucun droit d'y subsister Qu'avaient-ils fait pour mériter tout ces honneurs ? De nouveau, elle s'ennervait.
[FLASH BACK ON]
Un bureau sombre, les persiennes fermées, seules les dernières lueurs du soleil couchant parvenait à dessiner sur le tapis des lignes parfaitement horizontales. Sur un fauteuil, avec l'impossibilité de bouger, un homme suait à grosses gouttes, ce qui répugnait particulièrement Lilith. Il allait lui salire tous ses beaux tapis... Elle reprit son interrogatoire.
"Donc. Qui était avec toi ? Qui a organisé cet attentat ?"
Son regard se faisait dur. Elle avait du changer de corps, et ne s'était pas encore habituée à son regard vert. Tout ça pour un vulgaire attentat à la bombe dans le métro. Il avait finalement tué bien plus d'humains que de Sheals. Comme l'homme ne répondait toujours pas, elle inspira un bon coup, ferma les yeux, puis se leva. Elle fit le tour de la chaise, effleurant la nuque de l'homme de ses mains froides.
"Tu es SUR que tu ne veux pas parler ?"
Sa voix était sensuelle, amicale... Comme l'autre gardait toujours le silence, elle s'impatienta. Du revers de la main, elle lui administra une gifle qu'il n'était pas près d'oublier. Ce qui, d'ailleurs, projeta de la bave et du sang sur son joli tapis.
*Des porcs...*
- Vous êtes des voleurs !! Des voleurs de paix !
Lilith le regarda, surprise.
"Mais... Gouverner, c'est voler, tout le monde sait ça."
- Vous ne nous enleverez pas l'amour !
Il voulu vraisemblablement lui cracher au visage, mais rata sa cible.
"Mais on s'en fout, de l'amour ! Sur un plan biochimique, tu arrives au même résultat en mangeant deux ou trois tablettes de chocolat, mon chou."
Elle lui sourit. C'était la première fois qu'un humain essayait de faire de l'esprit, quelques secondes avant sa mort... d'habitude, c'était du "va te faire enculer", qu'elle entendait...
"Tu vois, mon rêve, qui est en train de se réaliser, c'est que le monde lève les yeux et crie « sauvez-nous ».Ce à quoi je répondrais "non", bien entendu..."
Puis elle dégaina son flingue.
"Je vais jouer franco avec toi. Si tu veux la vérité, je m’en cogne de ce que tu sais. Mais je vais te torturer rien qu’un peu. Pour la rigolade ... "
Ouh, quel plaisir de voir la peur et la souffrance dans les yeux de sa victime. Mais elle n'avait pas envie de tâcher son intérieur. Cela restait tout de même son lieu de travail. Elle se contenta donc de lui tirer une balle dans la tête.
"Tu vois, le véritable pouvoir, c’est de ne jamais avoir à s’excuser."
[FLASH BACK OFF]
Et puis une silhouette vint lui cacher le soleil, et la recouvrir de son ombre. Elle ouvrit un oeil, mais l'autre étant à contre-jour, elle ne put le reconnaître. C'était un Sheal, ou un Partisan humain ou Cyborg, les autres n'ayant pas accès à Nature Artificielle.
"Que veux-tu ?"
[Désolée c't'un peu court, mais voilà...^^']
Gabriel Citoyen
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Sujet: Re: Maître des Sensations... [PV Gabriel] Dim 29 Mar - 13:37
« N’écoute pas ce que le monde t’ordonne de faire. Toujours, et jamais, tu ne devras suivre que ta propre voie. »
« Je n’ai jamais ressenti le besoin de faire confiance à quelqu’un. »
Le jeune homme passa doucement sa langue sur le papier cellophane, puis colla celui-ci avec sa salive, et torsada rapidement l’extrémité pour que l’herbe ne tombe pas lorsqu’il allumerait le tout d’un crissement d’allumette. Colombine le regarda tirer sans un mot, les yeux perdus dans la fumée. Gabriel inspira une grande goulée d’air, sentit ses poumons se détendre, et se laissa aller en arrière, les lèvres perdues sur son joint qui se consumait lentement entre ses doigts. L’air était agréable. La nuit n’était pas encore tout à fait tombée. A l’horizon, la brume bleue du crépuscule masquait les quelques étoiles qui peinaient à percer l’épaisse croûte de pollution émanant de la Cité de la Science. Ici, à Meretrix, on n’avait d’autre consolation que les levers et les couchers de soleil. D’une pichenette, Gab fit voler les cendres qui rougissaient sur ses ongles noirs, puis inspira une nouvelle bouffée, sans lâcher sa sœur des yeux. Elle avait replié les jambes tout contre sa lourde poitrine de femme enceinte, et emmêlait ses doigts dans ses cheveux noirs, tiraillant sur ses mèches grasses qui étaient devenus sombres et lourds comme du charbon.
« A mon tour… » s’ébroua-t-elle, et elle lui arracha presque le joint des mains. Gabi sourit simplement, et s’étendit tout à fait sur le matelas. A travers les carreaux sales de la fenêtre, il essayait de deviner le monde, mais le verre fumé de sa vue abîmée ne lui renvoyait que des points bleutés ou blanchâtres, comme des taches de peinture éparses. Il empoigna les barreaux en fer, et s’étira. Sa sœur se pelotonna un peu plus dans son grand plaid, et se contenta de le fixer, les lèvres pâteuses.
« Et ça, c’est quoi ? Un client ? » lâcha finalement Gabi en tapotant la bosse qui déformait les courbes encore juvéniles de Colomba. Elle crispa les paupières, détourna le regard, empourprée dans sa crasse.
« Ne me prends pas pour Annabelle. Je garde ma dignité. Non, mais il arrive que parfois, les choses nous tombent dessus sans qu’on y prenne garde. »
« Tu es fiancée ? »
Il se releva un peu pour mieux lui faire face. Ses grands yeux bruns étaient striés de veines éclatées, et auréolés de cernes qui lui embourbaient la paupière. Son nez cassé ne saignait plus, mais elle avait encore une grosse croûte là où l’os avait percé la peau tendre. Malgré tout, elle était restée belle. Ecrasée et réduite à néant, elle avait conservé le peu d’amour propre que lui avait légué son frère, et qui rallumait une étincelle au fond de ses pupilles. Elle laissa sa tête aller sur le côté, lasse, et tendit d’une main tremblante ce qui restait du joint à Gabi. Celui-ci l’attrapa sans broncher, mais ne le fuma pas, et le papier acheva de se consumer en se désagrégeant sur le drap taché.
« Non… Mais certains savent profiter de ce qui leur est offert. »
Il se contenta de grimacer, puis s’absorba à la contemplation du mobilier. Il serait bien resté plus longtemps, mais l’heure le pressait, et il devait rentrer chez lui avant minuit, afin de prendre son service à cinq heures. Posant pied à terre, il caressa les cheveux crades de sa grande sœur, qui s’était roulée en boule sur le matelas, dans un désordre de ligne et de poussière, puis, la saluant simplement de la main, il sortit de l’appartement. Les escaliers étaient glissants. Il ignora superbement les autres humains, qui semblaient le contempler comme un envoyé du diable. C’était presque le cas, mais il n’estimait pas qu’on puisse le dévisager lorsqu’on n’avait pas assez de force de caractère pour fuir de ce ghetto pourri, surtout lorsqu’on était du sexe masculin. Il sourit tout de même à deux où trois femmes, dont le visage tuméfié luisant à la faible lueur des néons, puis claqua la porte de l’immeuble derrière lui et se retrouva dehors. Les grilles étaient fermées, mais on le laissa passer avec presque respect. Cela faisait longtemps qu’il avait le droit d’entrer et sortir de Meretrix sans être incommodé, à condition qu’il ne ramène personne à sa suite. La Nature Artificielle.
C’était sans doute ici qu’elle l’attendait.
Il chemina sans trop réfléchir. Dans sa poche, de l’herbe qu’il avait ramenée pour Colomba, il ne restait plus rien. Les deux paquets étaient restés sur le bureau, enfin la planche faisant office de bureau, et il n’avait plus que le papier cellophane, bien enroulé dans son étui de carton. Sous ses pieds, la boue peu à peu faisait place à l’herbe fraîche, qui, parait il, reproduisait parfaitement le gazon français d’avant la guerre. Mais tout avait été détruit. Les bombes atomiques avaient ravagé le paysage, et les Sheals en avaient profité pour se ramener sur Terre, trouvant enfin la faille qui leur permettait de s’investir dans les humains affaiblis. Arimane. Cette ville qui l’avait élevé, cette ville qui l’avait détruit, cette ville où maintenant était concentrée la plupart de la population restante. Il était né sans se soucier du lendemain, il passait maintenant son temps à calculer où il pouvait tirer des bénéfices. Mais tout était trop tard. Annabelle se prostituait, Colomba était en cloque, et Bérénice… Dieu savait ce que faisait Bérénice. Tout de même, Dieu avait sérieusement lâché la bride. Gabi sourit tout de même à l’évocation de celui qui était censé protéger ses enfants. Peut être que Lilith, finalement, avait raison. Les esprits du mal avaient gagné. Et c’était pas plus mal.
Elle était là, plus loin, allongée dans l’herbe, les bras en croix. Un épi de blé entre les lèvres, des circuits électroniques autour du corps, et ses yeux froids, qui ne connaissaient ni la colère ni l’amour, ni aucune autre sensation réservée aux êtres humains. Néanmoins, Gabi s’en contre foutait. Il n’avait pas l’impression de ressentir quoi que ce soit, à présent. Il ne voulait pas, de toutes façons, être soumis à lui-même.
« Lil’ ? » Son ombre lui cacha le soleil. Elle mit quelques secondes à le reconnaître, puis une sorte de sourire lui éclaira la face. Il s’assit à côté d’elle.
« Je suis allé porter la beuh à ma sœur. Elle s’est fait engrosser. J’espère que ça sera une fille. »
Il avait dit ça sans aucune émotion, les yeux posés sur la cellophane qu’il chiffonnait entre ses doigts.
« Qu’est ce que tu crois ? Je m’en branle. Seulement, elle, c’est pas n’importe qui, tu vois. J’ai pas l’impression que ça change grand-chose. Pourtant, si, un peu. »
Le soleil était quand même sacrément bien imité. Plein jour en pleine nuit. Ici, c’était midi tout le temps.
« Ca me fait chier, maintenant. Même la drogue est artificielle. Qu’est ce qu’on devient, bordel ? »
Et il se laissa tomber sur le dos.
Lilith Yscarioth Régente
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Sujet: Re: Maître des Sensations... [PV Gabriel] Mer 1 Avr - 20:27
C'était Gabriel. Son Gabriel. Il avait presque autant d'emprise qu'elle en avait sur lui. Alors que la hierarchie lui permettait sa supériorité par rapport à elle, c'était l'adoration qui lui donnait cette autorité qui faisait sourire Lilith, et à laquelle elle obéissait pourtant. Il s'était assis à côté d'elle, cet homme tout juste fini, à peine entré dans sa vie d'adulte et pourtant si mature. Ce garçon brun aux cheveux longs et aux cils épais. Celui qu'elle avait toujours adoré et admiré.
L'homme parfait.
Gabriel, donc, s'était assis à côté d'elle et avait dit, manifestement sans émotion dans la voix que sa soeur était déjà enceinte. Si jeune... elle procréait. Une légère ombre passa sur le visage de Lilith. Ces humains ne finiront donc jamais de se multiplier ? Qu'importe, elle en aurait plus à torturer. Mais elle cessa presque immédiatement ces pensées sombres. C'était de la famille de Gabriel qu'elle parlait. Pas de n'importe quelle autre famille humaine. Non.
« Qu’est ce que tu crois ? Je m’en branle. Seulement, elle, c’est pas n’importe qui, tu vois. J’ai pas l’impression que ça change grand-chose. Pourtant, si, un peu. Ca me fait chier, maintenant. Même la drogue est artificielle. Qu’est ce qu’on devient, bordel ? »
Là, une de ces vagues de rage dont elle est remplie constamment déborda légèrement sur le rivage de ses yeux, et quelques gouttes de cette eau salée et acide sortit de sa bouche.
"Et tu dis ça comme ça... Aucune émotion ? Rien ?! Alors que vous êtes pourvus de tout ce que nous désirons, vous... Ah !..."
Et elle se tu. En effet, que devenaient-ils ? Que devenait-il, lui, qui n'utilisait même plus le don de Dieu. Que deviendrait-elle, elle, si elle continuait ainsi à succomber aux beaux yeux vagues de son amant ?
Sans répondre à cette question, elle s'étira tel un chat se préparant à une longue sieste, et vint poser sa tête et sa main gauche sur le torse de Gabriel. Elle le contemplait tendrement. Combien de fois avait-elle voulu prendre ce superbe corps ? Bien souvent. Mais elle s'était jurée de ne pas le faire pour deux raisons : la première étant que Dieu l'avait créée femme, et ce dans un but précis, et la seconde parce qu'enlever la vie de Gabriel serait un acte de pure barbarie. Qui aurait-elle alors à admirer ?
Le soleil, parfaitement imité, brillait intensément dans le ciel bleu sur lequel de faux nuages filaient. C'était peut être ça, le vrai Paradis. D'aussi loin que ses souvenirs lui permettaient de remonter, elle se souvenait d'avoir vécu dans un lieu à peu près identique. Le sol était couvert d'une herbe verte et tendre sous le pied, des arbres aux branchages ombragés portaient des fruits à l'aspect délicieux, et quelque part, le doux murmure d'un ruisseau d'eau pure... D'étranges animaux, aux formes galbées, aux cornes pointues, au pelage bigarré gambadaient librement dans cet hâvre de paix.
Et puis il y avait lui. Lui. Ce pauvre abruti qui ne savait que s'émerveiller devant telle ou telle couleur. Ce crétin fini pas même capable de comprendre le processus de la chaîne alimentaire. Il n'avait pas de sagesse, et Lilith le savait. Dieu avait donné toute son intelligence à sa première fille, il le lui avait dit. Et sa première fille, c'était Lilith. Lilith sortie de l'argile, comme son idiot de frère devenu époux. Mais un époux bien exigeant. Les ânes suivent les ânes, comme on dit. Ou encore, plus l'homme est bête, plus la femme lui paraît idiote. Il exigeait une totale soumission. N'avait-il donc pas compris qu'ils étaient sur un pied d'égalité ?
Lilith secoua vivement sa tête, comme pour chasser ces mauvais souvenirs de son esprit. Mieux valait ne pas penser à lui, cela ne ferait que l'ennerver davantage. Par sa faute, à cet imbécile, et par celle de l'autre stupidité ambulante, que Dieu avait appelé Eve, l'humanité avait été bannie, et avait dû tout recommencer à zéro. Combien de temps Lilith avait-elle du attendre pour enfin pouvoir être crainte ?! La colère, doucement, comme un amoncèlement de nuages avant la tempête, la gagnait.
Peu importait. Maintenant, elle était avec Gabriel... Gabriel qui pensait à sa famille.
"Si tu veux, je peux toujours leur envoyer de l'argent, mais je doute sincèrement qu'ils acceptent, puisque ça vient de moi..."
Ces mots lui écorchaient la bouche. Jamais elle n'aurait pensé aider un jour des humains. Mais pour Gabriel, rien ne lui semblait impossible. Elle l'avait pris pour esclave, l'enchaînant ainsi définitivement à elle. Pourtant, il était libre comme l'air et le savait. Ce n'était qu'une procédure administrative afin qu'on leur fiche la paix. Il était sa propriété autant qu'elle était la sienne. Gabriel...
Tiens, ça lui faisait penser à Galadriel. Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vu ? Trop longtemps, sans doute. C'était un partenaire sexuel sans égal ! Comment ça, je vous étonne, à parler ainsi ? Mais voyons, auriez-vous oublié que Lilith fut la première féministe libertine ? Mes amis... Et oui. Lilith, depuis sa création, était volage. Mais n'est-ce pas la définition parfaite de la femme ? Insiste, mais ne supplie pas. Aimante, mais libre. Douce, mais exigeante...
Mais revenons à Gabriel. Ils s'étaient perdus, dénoncés par un Sheal ennemi. Mais Lilith étant devenue alors maîtresse d'Arimane, et afin de pouvoir continuer ses pratiques habituelles, avait mis en place le système d'esclaves. Bien sûr, étant crainte et respectée, et les Sheals étant presque aussi pervers qu'elle, l'idée fut acceptée à l'unanimité et pas moins de deux semaines plus tard, le projet Asservissage (et zut l'orthographe) était lancé. Mais Gabriel avait disparu. Simplement disparu. Elle avait remué terre et ciel, et ne l'avait retrouvé qu'au bout de trois ans. En trois ans, elle eut le temps de retrouver le dénonciateur et de lui faire payer sa naissance ratée dans le monde de Dieu. Il fut renvoyé dans le Néant avec l'interdiction formelle de revenir sur Terre.
Ils étaient de nouveau réunis. Voilà ce qui importait. Lilith n'en demandait pas plus.
Pourtant, depuis quelques jours, Lilith avait eu vent d'une légende urbaine qui circulait parmis les Résistants. Ses taupes la lui avaient rapportée. Selon certains, si un Sheal s'éprennait d'amour pour un Humain, il lui serait alors capable, en prenant place dans son corps doucement, sans l'abîmer et en resortant avec la même douceur, de lui léguer l'un de ses pouvoirs. Ainsi, si elle était suffisament attachée à Gabriel, elle pourrait le posséder l'espace d'un instant, et ce sans l'abîmer, et lui faisant même un cadeau... Quoi de mieux que cela ? Cependant, Gabriel accepterait-il ? Elle le savait très peu réceptif quand au fait qu'elle le possède. Il avait toujours été plutôt indépendant quant à ses idées à elle, et elle ne voulait pas le vexer. Malgré tout, elle voulait tenter sa chance.
Courageusement, elle changea de position et s'assit suggestivement sur le corps de son amant. Les mains sur son torse et les hanches de ce dernier entre ses cuisses. Elle baissa la tête vers lui, lui cachant ainsi le soleil, ce qui lui donna l'air d'avoir une auréole rougeâtre. Elle l'embrassa sensuellement, puis prit la parole :
"Je sais que tu n'aimes pas cette idée. Mais... j'aimerais vraiment te posséder. Etre en toi quelques instants comme tu es toi-même en moi chaque soir. S'il-te-plait..."
Sa réaction serait-elle celle espérée ? Ou celle à laquelle elle s'attendait, c'est-à-dire le refus ?
Afin de lui laisser le temps de réfléchir à sa demande, Lilith se pencha de nouveau pour l'embrasser, mais plus timidement, cette fois-ci.
Gabriel Citoyen
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"Et tu dis ça comme ça... Aucune émotion ? Rien ?! Alors que vous êtes pourvus de tout ce que nous désirons, vous... Ah !..."
Gabriel garda le silence. Il se contenta de renverser la tête, et d’étirer légèrement son corps, froissant les plis de sa chemise dont le tissu s’était coincé sous le poids de Lilith. Au travers de l’écran de buée accolé à ses iris vert de gris, le ciel paraissait flouté à la peinture blanche, et traversé de traits d’or, dessinant des lianes bourgeonnantes près des arbres et des épis de blé. La nature morte revivait progressivement. Ils avaient mis toute leur âme, ou du moins pour ceux qui n’en possédaient qu’une noire et dénudée d’expressions humaine, tout leur savoir faire, pour recréer au milieu de ce jardin électronique le souvenir qu’ils leur restaient d’un havre de paix du temps où la planète n’était pas ravagée par la guerre. Gabi n’avait suivi que des plans incertains, et créé les circuits qui reliaient les organismes vivants entre eux, décidant des trajets nerveux qui les feraient osciller dans la bonne direction. Il ne gardait aucune trace au cœur de sa mémoire infaillible des moments délicieux que d’autres avant lui avaient pu partager au milieu de la nature intacte.
La jeune femme s’était allongée sur lui, et avait passé sa jambe autour de la sienne, tirant sur sa chemise et frôlant de près son nombril découvert. Il glissa sa main dans la chevelure fauve, qui, sur sa peau opalescente, dessinait des boucles de feu grésillantes. Le soleil n’était pas chaud, mais la température s’avérait grimper sensiblement sur le thermomètre, si bien qu’il quitta sa chemise et se retourna dans l’herbe, le nez dans les épis brisés. Il était capable de reconnaître n’importe quelle effluve, d’en déterminer la composition, et de la réutiliser à des fins plus ou moins avouables, mais aujourd’hui, tous ces parfums lui montaient à la tête. L’odeur charnelle et myrrheuse que dégageait le corps fébrile de son amante faisait naître sur sa peau un délicat frisson de plaisir, si bien qu’il se prit à humer à pleins poumons le parfum des céréales, pour empêcher son esprit de divaguer d’avantage.
Pâte à tarte. Fraises. Les tartes de sa mère. Les tourtes dont la croûte, au four, se détachait lentement, laissant apparaître les dorures de des fruits rouges, dont le jus dégoulinait lentement sur les grillages brûlants. Et ses mains s’agitaient, elle criait, elle ouvrait en grand la porte de la fournaise, et dégageait sa tarte, dont l’odeur chargée venait envahir toute la maison. Lui, il restait à côté, jouissant de la chaleur réconfortante des grills, et ses yeux déjà myopes cherchaient l’éclat rouge de la fraise, et ses doigts fourrageaient la pâte d’or dès que Mom avait le dos tourné, pour dégager la garniture, qu’il portait avec empressement à sa bouche, barbouillé de sucre comme un enfant coupable.
Il sentit quelque chose s’appuyer contre ses côtes, et redescendit pesamment sur le sol de la réalité. Lilly venait de changer de position, et s’était juchée d’un air arrogant sur ses cuisses, les mains baladeuses lui caressaient doucement le torse. Il soupira mais ne la repoussa pas. Elle se pencha vers sa bouche et la saisit de ses lèvres, et il chercha le goût de fraise qu’il espérait encore sur celles-ci, mais ne trouva que la sécheresse de son baiser sec. Pourquoi ne parvenait il plus à… le désir qu’il ressentait quelques minutes plus tôt s’était évanoui, et tout cela à cause du souvenir des tartes aux fraises de Mom. Malgré tout, une onde de chaleur bienfaisante lui titilla les sens lorsqu’elle plongea ses doigts dans ses cheveux, et l’embrassa de nouveau, un peu plus sensuellement. Cette vie ne lui convenait pas, mais il ne pouvait pas faire autrement. Il était écartelé entre les plaisirs humains qui lui tordaient le cœur, et ce besoin charnel et passionnel qui l’unissait à la maîtresse du monde nouveau.
"Je sais que tu n'aimes pas cette idée. Mais... j'aimerais vraiment te posséder. Etre en toi quelques instants comme tu es toi-même en moi chaque soir. S'il-te-plait..."
Et voilà qu’elle remettait ça… Il avait le sentiment pourtant qu’ils en avaient déjà parlé, mais il fallait croire qu’elle n’avait pas lâché le morceau. Il lui fallait vraiment avoir prise sur tout le monde ? Gabriel avait foi en sa liberté, et ne chérissant que son besoin personnel, il détestait faire quelque chose qui pourrait lui nuire sinon de lui apporter. Elle sembla discerner sa moue de lassitude, car elle le bécota de nouveau, mais du bout des lèvres, sans oser réitérer quelque chose de plus osé. Gabriel se souvint alors d’une rumeur qu’il avait entendue lors de ses deux ans d’exil à Meretrix. Certains disaient, peut être à tort, qu’un Sheal pouvait prendre possession d’un corps sans lui détruire son âme et, ainsi, lui faire cadeau d’un de ses pouvoirs. Si cette légende était vérifiée, il avait plutôt intérêt à faire cadeau de son organisme à Lilith, même pour une seconde ou deux. Est-ce qu’elle était au courant de cette fable ? Il espérait que non car, connaissant son égoïsme, elle n’aurait jamais le souhait de lui faire don de quelque chose de cette envergure. Mais lui le voulait, et elle pourrait enfin posséder un instant ce qu’elle désirait depuis des années entières.
« Vas-y, fais toi plaisir. Après tout j’imagine que depuis le temps, je te suis redevable. Prends ça comme un troc des plus rudimentaires, et ensuite ne m’embête plus avec cette envie démesurée de pouvoir sur tout ce qui respire et est capable de se déplacer. »
Il s’étira de nouveau, se redressa sur les genoux, la pris dans ses bras, lui caressa le dos, le cou, les cheveux, puis l’allongea par terre, et la maintint solidement dans le blé quelques instants. Elle était tout simplement superbe. Il sourit discrètement, puis l’embrassa sur la bouche, dans le creux du menton, sur les fossettes, descendit sur sa gorge marbrée, puis il releva la tête et la laissa ainsi.
« Je reviens. » Il bondit sur un pied et se mit à cavaler à travers les champs, tandis qu’elle le suivait du regard. Le soleil était doux et caressant, comme lorsqu’il n’y avait pas la nappe de pollution qui masquait le ciel. Les épis lui fouettaient les jambes, ces tiges pleines de circuits électroniques. Qu’allait il faire, bordel, qu’allait il faire ? Savait il qu’il allait peut être y laisser sa vie ? Mais la soif de pouvoir n’a pas de limite. Il atteint les arbres, qu’il toucha de la paume, et arracha un morceau de l’écorce odorante, puis fit demi tour. Lorsqu’il se sentit totalement épuisé, et prêt à se livrer à n’importe quoi, il revint vers elle et se laissa tomber à plat sur le sol. Sa respiration haletante était entrecoupée de petits hoquets qui le faisaient trembler.
« C’est parti. Mais pas longtemps, je te préviens. » C'est quand, le bonheur, putain ?
Lilith Yscarioth Régente
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Sujet: Re: Maître des Sensations... [PV Gabriel] Mar 14 Avr - 18:36
« Vas-y, fais toi plaisir. Après tout j’imagine que depuis le temps, je te suis redevable. Prends ça comme un troc des plus rudimentaires, et ensuite ne m’embête plus avec cette envie démesurée de pouvoir sur tout ce qui respire et est capable de se déplacer. »
La pique de Gabriel avait atteint son but. Bien sûr, Lilith se savait avide de pouvoir -cupide, même. Mais que ce soit lui qui la lui dise, avait ravivé en elle la flamme de la colère. Dieu qu'il pouvait être insupportable, quand il s'opposait ainsi à elle ! De plus, qui donc -ou plutôt quoi- lui donnait la permission de lui donner ouvertement un ordre de la sorte ? Mais Gabriel était Gabriel, et le simple fait qu'il ait accepté calma sa susceptibilité. Après tout, elle aura ce qu'elle voulait depuis si longtemps. De plus, il ne lui était pas nécéssaire de le posséder pour avoir une quelconque emprise sur son esclave. Voulait-elle croire ! Car même en le menaçant, l'attachant -voire en le torturant- elle n'arriverait jamais à avoir un véritable pouvoir sur ce petit bout d'homme. Elle le savait profiteur et manipulateur, et se laissait aller volontiers à ce petit jeu.
Ne dit-on pas qui se ressemble s'assemble ?
Gabriel s'était redressé, l'enserrant dans l'étau bienveillant de son étreinte, la chaleur accueillante de sa chair, le doux parfum de sa peau. Il promena ses mains sur son corps, dos, cheveux, nuque, puis l'allongea doucement sur le sol, où comme Adam aimait tant le faire, il la maintint immobile. Douce sensation que d'être dominée par un homme... Dans la mesure où elle restait seule capable de décider de ses mouvements. Sur ce, la laissant sur sa soif après l'avoir embrassée, Gabriel disparut, avec la promesse de revenir.
En se redressant, Lilith put le voir galoper dans l'immensité du champ artificiel. Semblable à un cheval en manque de liberté qui, pour se donner contenance, court, parcourt toute la surface de son enclos. Attendrissante vision. Le sourire en coin, elle revit son Gabriel revenir à elle plus fatigué que jamais. Elle aimait cette fatigue. C'était celle qui faisait faire à son amant les plus pures folies. Compagne de ces moments espiègles, cette fatigue était cependant une adversaire de taille. Certes, que ferait-elle donc d'un Gabriel complètement épuisé alors que justement, elle le voulait vigoureux et entreprenant ?
« C’est parti. Mais pas longtemps, je te préviens. »
Sa voix était haletante, entrecoupée de la respiration difficile et saccadée de la course. Tremblant, il se laissa tomber à côté d'elle à genoux. Son regard exprimait une certaine apréhension que Lilith tenta de faire passer en l'embrassant de nouveau. Cette fois-ci, ce fut elle qui l'allongea là où il l'avait déposée, puis elle lui caressa les cheveux. Un tendre sourire éclaira son visage blanchâtre, tandisque ses yeux verts admiraient l'avantageux physique de l'humain. Dieu qu'elle aurait voulu être lui !
Son petit côté sadique reprit pourtant le dessus sur cet élan d'affection engendrée par la jalousie, et juste avant d'entrer en lui, Lilith tint à préciser :
"Mon chou, ce n'est pas toi qui décide. Qui donc t'a dit que tu en resortiras vivant, mon amour ?"
Elle eut un regard mi-figue, mi-raisin, et pris possession du superbe corps qui s'abandonnait à elle l'espace d'une seconde. Elle embrassa rapidement une dernière fois Gabriel, ne lui lanssant pas le temps de riposter, se laissa doucement tomber sur le côté, puis son esprit s'éleva dans les airs, imposant un doux tremblement dans son corps, de la tête aux pieds. Elle eut alors tout le loisir de contempler la scène de son étreinte avec Gabriel vu du ciel. Elle voyait l'immense champ doré, les épis courbés là où ils étaient passés, et la longue trainée témoignant du pasage de son amant. Alors, elle fondit sur cette nouvelle chair, cette enveloppe corporelle qui -elle le croyait- l'appelait de tous ses sens. Au dernier moment, elle ralentit, et entra en Gabriel comme on plonge sans faire de remous.
Un vacarme de torrent lui emplit les oreilles, puis la sensation d'être emmailloté, comme un bébé dans ses linges. Elle se sentit emplir ses jambes et ses bras, prendre toute la place dans sa poitrine, et peu à peu les traits du visage se familiariser. Cela n'avait plus rien de la violente bagarre qu'elle avait avec ses victimes, mais plutôt une douce dispute. Elle sentait en elle, avec elle Gabriel protester. Il avait compris le message et cela fit sourire Lilith sur le visage de Gabriel. Ils co-habitaient. Ainsi, c'était possible.
Doucement, en calmant Gabriel de ses paroles aimantes, Lilith prit place dans son esprit et ouvrit les yeux par lui. Ce fut alors une véritable palette de couleurs floues qui s'offrit à elle. Ainsi, Gabriel était myope. Elle ne distinguait plus les épis de blé, et ne voyait dans le ciel que de simples couleurs. Mais cette vision avait quelque chose de poétique, de pittoresque. Une aquarelle, voilà ce que c'était.
Avec la même douceur dont elle avait fait preuve pour entrer dans le corps, elle se mit debout. Elle était plus haute qu'habituellement, et ça lui plaisait. Elle allait se mettre à courir quand elle se souvint d'un principe rudimentaire : si elle laissait son propre corps sans soin aussi longtemps, il risquerait d'être ensuite inutilisable. Mais elle avait encore le temps. Quelques secondes, quelques minutes, peut-être. Alors, satisfaisant ainsi sa curiosité, elle entra sur la pointe des pieds dans la mémoire de son aimé.
"Il espérait que non car, connaissant son égoïsme, elle n’aurait jamais le souhait de lui faire don de quelque chose de cette envergure."
Ce fut comme un éléctrochoc. Une puissante décharge d'éléctricité envahit son corps, puis son esprit, et sans vraiment plus comprendre ce qui se passait, elle se retrouva de nouveau en forme d'esprit invisible, sans forme, au-dessus de la scène dont elle était actrice, quelques temps auparavant. Aussi vite que possible, elle refondit sur son propre corps, qui ne lui offrit aucune résistance, puis se releva avec violence. Elle avait compris ce qui s'était passé. Sa curiosité avait été soldée par le renvoi définitif de son esprit du corps de Gabriel. Elle était remontée à quelques minutes auparavant seulement, et elle avait trouvé cette phrase. Singulière dans son égoïsme, violente dans son sens.
Elle dominait de toute sa hauteur Gabriel, qui, aussi furieux qu'elle, reprenait ses esprits.
"Cria cuervos y te saliron los ojos !"
Ce n'était plus sa douce voix féminine qui parlait, mais bien celle, beaucoup plus profonde, de l'amertume et de la colère. Une voix aux aspects diaboliques, aux intonations haineuses. Basse et parfaitement audible. Si Gabriel en sortait indemne... Oh, ne soyons pas trop optimistes ! Le regard flamboyant sous son ire, elle hurla alors sa fureur.
"Aurais-tu oublié, minable petit humain ce dont je t'ai déjà fait don ?!"
Elle déclencha une puissante onde de choc, préservant cependant Gabriel afin qu'il puisse subir le reste de sa colère en le suspendant quelques centimètres au-dessus du sol. L'onde plia les épis puis les arbres en un puissant tremblement, qui se répercuta en decrescendo.
"Je ne te veux pourtant aucun mal. Et je sais tout ce que je fais... Mais tu oses ainsi défier ma bonté ? Veux-tu VRAIMENT me connaitre sadique, mon amour ?"
Le surnom, craché avec tout le mépris qu'elle pouvait avoir, était trempé d'acide.
Elle le relacha sur le sol, mais il eut le bon reflexe de rester debout. Puis, elle vint l'étreindre, passant sa main - si frêle - dans la noire chevelure de Gabriel. Elle lui chuchota, serrant doucement - mais juste assez pour faire sentir un peu de douleur - la nuque de son esclave, pendant qu'elle caressait de sa main gauche et de son souffle les joues de l'humain.
"Préfères-tu que je te retire tout ce que je t'ai donné ? Sans doute envies-tu tes "collègues" auquels on interdit le port de vêtements, et qu'on attache ? Mon pauvre, que je suis égoïste avec toi, mon chéri... Mais maintenant, j'ai décidé que je te montrerais l'ampleur de ce que je peux faire pour toi. Es-tu d'accord, Gabriel, mon archange à moi ?"
Répondrait-il à cette provocation comme elle l'espérait ? Resterait-il impassible, comme il le faisait lorsqu'elle s'ennervait ? Mais cette fois-ci, sa colère était bien plus importante qu'elle ne l'avait jamais été en sa présence... Elle le voulait vibrant de rage et de haine envers elle. Elle le voulait passionné, lui qui si souvent restait impassible à ses accès de fureur. Et en même temps, elle le désirait soumis et protecteur. Tant de sentiments confus qui refesaient surface, de haines ou de peurs vaincues qui revenaient à la charge... De souvenirs oubliés qui revenaient la torturer.
[J'ai du m'arrêter, parce que j'allais commencer à faire jouer ton personnage à ta place xD]
Gabriel Citoyen
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Sujet: Re: Maître des Sensations... [PV Gabriel] Mer 22 Avr - 12:06
On dit que la force réside dans la faculté de rester stoïque en toutes circonstances. Etait il fort ?
"Cria cuervos y te saliron los ojos !"
Se dressant contre son paysage merveilleux, elle déformait ses traits délicats d’un long cri de souffrance, emplissant ses lèvres de jurons d’une langue qu’il ne comprenait pas. Au dessous du soleil, ses cheveux avaient pris la consistance des flammes de l’enfer. Mais la colère n’était rien. Plaquant ses mains l’une contre l’autre, elle secoua la terre entière, qui rugit et s’ébroua sous l’impact de sa fureur. Elle aurait voulu le griffer, le frapper, le réduire en poussière, et il la contemplait ainsi sans bouger, sans ciller, sans presque respirer. Elle se jeta sur lui, lui agrippa les cheveux et tira dessus sans ménagements. Une grimace de douleur lui tordit le visage, et il sentit les robinets de ses paupières se mettre à grincer. Ce qu’elle lui gueulait dessus, il ne l’écoutait pas vraiment, inconsciemment, il aspirait ses cris. Toute son attention était reportée sur sa figure qui se déchirait comme on déchire du papier mâché.
"Es-tu d'accord, Gabriel, mon archange à moi ?"
D'accord, d'accord de quoi ? D'accord de se plier à sa volonté, de s'agenouiller, de lui lécher les pieds ? Brusquement, il eut très envie de se retirer de son étreinte, mais elle le broyait contre ses côtes, tordant entre ses doigts de sorcière ses cheveux noirs. Il respira plus calmement, et prit sur lui-même. La situation n’était pas clairement tournée à son avantage, mais il avait encore des portes de sortie. Au plus profond de sa colère, elle ne voyait plus ce qu’elle faisait, et n’écoutait plus ce qu’elle disait. Il était plus haut qu’elle, suspendu dans les airs tel un vulgaire pantin, mais se pencha pour saisir son visage entre ses longues mains de pianiste. Plongeant son regard dans les yeux verts de son amante, il la regarda ainsi longuement, sans parler. Tout contre ses paumes, la peau rougissait et brûlait comme des cendres chaudes. Que voulait elle de lui ? Si c’était une quelconque contrariété, il faudrait aller plus loin encore pour réussir à l’ébranler.
« Je ne suis pas plus un ange que tu es une démone, bella. N’oublie pas que si tu me fais du mal, c’est toi que tu vas blesser. »
Et pourquoi pas la pousser dans ses derniers retranchements ? Qu’avait il à y perdre ? Au contraire, il apprendrait peut être ainsi à mieux la cerner. Elle avait lâché sa chevelure, et il en profita pour faire un pas en arrière, toujours en suspension dans les airs. Avec un petit regard en coin, et une ombre de sourire sur sa bouche volatile, il se retourna, lui offrant son dos, et leva les bras comme un condamné à mort. Il sentit très nettement le regard interrogateur de celle qui se proclamait comme sa maîtresse sur son corps presque nu, dont la carnation blanchâtre brillait comme un abricot à la lumière de l’après midi. Elle savait qui il était, il savait qu’elle le savait. Ne l’avait elle pas violé lorsqu’il avait l’âge de quinze ans ? Il se souvenait encore de ses griffes plantées comme des crocs dans ses épaules juvéniles, de sa bouche rouge comme une fruit mûr tout contre son visage, de ses mains qui fouillaient avec avidité la moindre parcelle de son corps d’enfant. La violence des accoups, et puis la longue attente, la plénitude qui petit à petit avait envahi son être. Ne l’avait il pas comblé, lui, sans jamais avoir rien appris ? Elle qui n’avait jamais voulu le quitter s’était appropriée son corps par la force, et elle cherchait toujours à obtenir son âme, qu’elle n’atteignait malheureusement ni par les injures, ni par les montées de fureur.
« Vas y, frappe moi. Tu veux me montrer que tu es la plus forte, tu souhaites que je te sois redevable pour la liberté que tu as prétendue m’offrir ? Tu ne me la donneras que lorsque tu m’auras possédé pour de vrai, et en l’occurrence je doute que ce soit le cas. »
Il ne se connaissait pas insolent, mais en l’occurrence, il la titillait par instinct, sans savoir si ses paroles portaient véritablement. Autour de lui, les épis de blé dansaient au rythme du vent, leur course contre la brise minutée avec soin par tous les ingénieurs de la cité de la science. Quelle était cette nature qui n’existait même pas ? Il vivait dans un monde imaginaire, vivait une scène imaginaire, et voguait ailleurs. Une odeur de fraise s’échappa de son corps sans qu’il la contrôlât, mais de toutes manières, il ne contrôlait pas non plus sa telle attirance pour ce fruit, dont la couleur ressemblait étrangement aux lèvres de Lilith. Lilith, celle dont les formes épousaient si bien les draps froissés du lit, le matin, après les nuits de fous ébats qu'ils passaient ensemble. Lilith, celle dont la respiration haletante prenait toujours la pulsation harmonieuse des battements de son coeur. Lilith, celle qui n'avait jamais réussi à lui offrir rien d'autre que du sexe à l'état brut et animal. Il huma l’air avec presque respect, puis baissa d’un coup sec son pantalon.
« C’est mes fesses que tu veux voir, c’est ça ? Allez, fais toi plaisir ! » Aussi leva t il les yeux vers le ciel, et s’absorba dans la contemplation de la voûte qui abritait leur monde. Les nuages étaient des traînées blanches qui striaient le ciel comme des barrières immatérielles, et les arbres grandissaient comme des squelettes bruns leurs ombres gigantesques pour venir toucher le soleil, et dessiner des lupiotes orange sur les champs. Pourquoi des fleurs de soleil ?
La force réside peut être aussi dans le courage d’affronter le danger en face. N’était il pas en train de lui tourner le dos ?
Lilith Yscarioth Régente
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Sujet: Re: Maître des Sensations... [PV Gabriel] Sam 25 Avr - 22:02
« MAIS JE ME FOUS D’ETRE BLESSEE !!!!! »
Aurait-elle aimé hurler à son compagnon aux doigts fins encadrant son visage de déesse enragée. Visage qui pour autant qu’il était beau, n’en restait pas moins imposant. Sa simple vue en terrifiait certains – à tel point qu’ils étaient prêts à se rouler dans la boue au moindre geste de la Sheal – comme il pouvait également en combler de joie d’autres – masos pour la plupart, connaissant les pratiques habituelles de la Régente – ainsi qu’il pouvait faire naître en d’autres un sentiment de rage et de haine profonde, viscérale. C’était sans nul doute le sentiment que Lilith préférait générer chez ses congénères, car c’était celui qui leur permettait de faire les choses les plus folles : attentats suicides, tentatives d’assassinats, ou injures en public. Seulement voilà : Lilith bénéficiant du pouvoir de se régénérer très vite, elle ne craignait à présent plus ni bombes, ni balles, ni armes blanches, et son âme étant aussi noire que la nuit elle-même, elle était quasiment inébranlable. Voilà pourquoi Lilith se foutait royalement d’être blessée.
Revenons-en à Gabriel : ses longs doigts blancs tenaient entre leurs paumes le visage furieux de Lilith, dont les yeux, s’ils étaient faits d’éclairs, auraient depuis longtemps grillé son esclave jusqu’à la moelle. Faute de mieux, Lilith les fit donc devenir incandescents, ses iris verts. Peut-être auraient-ils le pouvoir inouï d’ainsi effrayé son bien-aimé. Mais elle en doutait. D’ailleurs, il ne parut même pas s’en apercevoir, et préféra reculer d’un pas, toujours en suspension de quelques centimètres au-dessus du sol. Puis il lui montra son dos et monta ses mains jusqu’à hauteur de sa tête.
Ainsi debout – la tête penchée en avant, les mains presque derrière sa nuque, son grand corps mince détendu – il lui faisait penser à ces prisonniers ou délinquants que l’on arrêtait de la même façon il y a de cela bien longtemps. Il n’y avait alors pas besoin de tirer directement sur le fautif, comme c’était devenue coutume en ces temps avancés. Gabriel, son beau captif aux doigts de fée. Gabriel, qui connaissait par cœur chaque centimètre de son corps. Gabriel, qui savait très exactement quoi faire pour la manipuler, même si elle se refusait d’y croire et mettait tout en œuvre pour qu’il ne pense pas qu’elle avait agi selon ses plans à lui, mais selon son inconstance permanente.
Lilith plus imprévisible que la vague, plus forte que l’océan, plus dévastatrice que la tempête, plus salée et piquante que la mer, Lilith ainsi réduite à obéir aux moindres désirs informulés d’un minable petit humain auquel elle ne devait finalement rien, mais à qui elle passait tout. Exactement comme ces enfants du début du vingtième siècle, qui de leur voix hypocrite et hautaine demandaient à leurs parents des sacrifices excessifs/énormes [à toi de choisir ] comme si c’étaient de modestes choses et qui finissaient toujours par les obtenir.
*Enfant gâté !*
« Vas y, frappe moi. Tu veux me montrer que tu es la plus forte, tu souhaites que je te sois redevable pour la liberté que tu as prétendue m’offrir ? Tu ne me la donneras que lorsque tu m’auras possédé pour de vrai, et en l’occurrence je doute que ce soit le cas. »
Aha ! Et la faute à qui, à son avis ?! Au Pape – Paix à son âme –, peut-être ? Ce n’était pas sa faute si elle avait malencontreusement rencontré quelques souvenirs qui avaient ravivé en elle sa colère. Ce n’était pas non plus elle qui avait pensé si fort qu’elle était à ce point égoïste, non mais ! Pour qui se prenait-il, cet ingrat ? Avait-il pensé à ce que serait sa vie sans Lilith ? Se voyait-il mieux dans les bas quartiers, avec pour seuls vêtements une chemise rapiécée et un pantalon troué ? Préférait-il les épluchures des poubelles au caviar qu’ils mangeaient tous les soirs ? Sans doute aurait-il mieux aimé un vieux carton dehors quand il pouvait avoir un lit avec des draps de soie… Après tout, tous les gouts sont dans la nature. Certains même prétendent que l’argent ne fait pas le bonheur !
Exaspérée, l’index et le pouce de la main droite pinçant l’arrête de son nez, Lilith expira bruyamment, dans l’inutile tentative de se calmer. Ne pouvait-il pas se taire, ce vulgaire nabot qui de son mètre quatre-vingt et de ses dix-neuf ans prétendait connaître mieux la vie qu’elle, Lilith, première femme de Dieu ? Celle à qui il avait légué son intelligence, sa sagesse ? La première à s’être révoltée contre cette dictature qu’aspirait à mettre en place l’homme, dans son complexe de supériorité ? Arrogant petit humain !
Soudain, sans plus prévenir de son geste que le soleil ne préviendra de sa prochaine éruption volcanique, Gabriel baissa son pantalon, exposant ainsi son postérieur aux circuits électriques et à Lilith. Aurait-il bientôt fini de se donner en spectacle ?! Non que Lilith soit en effet bonne spectatrice pour ce genre de représentation, mais qu’elle avait cette habitude certes peu appréciée et qui était à l’origine de son départ du Paradis, mais pour le moins essentielle pour elle : quand il s’agissait de coucher avec quelqu’un – homme ou femme – c’était à elle de décider quand, ou et comment ! Dans le meilleur des cas, quand elle faisait confiance à son partenaire – comme Gabriel, pour ne citer personne – elle laissait à l’autre l’initiative du « comment ».
« C’est mes fesses que tu veux voir, c’est ça ? Allez, fais-toi plaisir ! »
Si seulement il avait pu être face à elle ! Lilith lui aurait administré la claque de sa vie. Celle dont il se souviendrait le jour de sa mort venue. Celle pour laquelle il aurait – enfin ! – une raison valable de détester sa maîtresse, celle qui pourrait alors lui donner un argument à peu près tangible pour la tuer. Seulement voilà : Gabriel lui tournait le dos et regardait vers le ciel. Ce qui ne lui permettait pas de l’atteindre, si elle essayait de le frapper au visage. Et comme elle savait les gens énervés propices au ridicule, autant l’éviter le plus possible. Aussi préféra-t-elle parler d’une voix calme, mais sous-laquelle perçait une force incontrôlée grondante.
« Ouvre encore une fois l’éolienne à merde qui te sert de bouche, et je te la cloue à l’agrafeuse… »
Mots choisis au pif - et complètement ridicules - mais qui représentaient bien l’état d’esprit actuel de la Régente : prête à tout pour faire taire ce petit morveux sans cervelle. S’apercevait-elle que c’était de Gabriel qu’elle parlait ainsi ? Je ne pense pas. Toujours est-il qu’aveuglée par la colère qu'avait engendrée une telle insolence, Lilith bondit sur Gabriel.
Sans doute son esprit opéra-t-il lui-même la transformation de son corps, de façon automatique, car dès que son premier pied eut quitté le sol, son corps se transforma progressivement en panthère noire. D’abord la gueule de l’animal, bestiale, rugissante, les yeux jaunes emplis d'une folie meurtrière, les crocs dangereusement avancés vers sa proie humaine, le nez froncé. Puis les épaules musclées, les pattes aux griffes acérées, le dos cambrés, les muscles tendus, le poil hérissé, la queue en balancier. Lorsque ses premières griffes se fichèrent dans la chair des épaules de Gabriel et que son rugissement de fureur se fit entendre, elle était entièrement transformée en panthère, jaguar des temps futurs, inconsciente ou presque de ce qu’elle allait faire, uniquement guidée par son instinct animal naturel.
Renversé par son poids, Gabriel tomba vers l’avant, et face contre terre, Lilith sur son dos, toutes griffes dehors - et donc dans la chair de son esclave. Les crocs à quelques millimètres de la nuque de son amant devenu proie, son grondement permanent, ses griffes qui, comme un chat heureux, labouraient le dos de son esclave, tout tendait à dire à Gabriel de se taire - ou mieux, de se repentir -, s’il voulait rester en vie.
[[Et valaaaaaaaaaaa ! Bon, mon vieux, c'est pas que j'aime pas éditer - mais presque ça m'aide à m'améliorer - mais là, j'veux avancer dans le RP ! J'espère que ça te va, parce que sinon... *sort le knout*]
_________________ Lilith en panthère, ça donne ça :
[[voilà comment va finir notre petite engueulade xD]]
Gabriel Citoyen
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Sujet: Re: Maître des Sensations... [PV Gabriel] Dim 26 Avr - 21:56
« Ouvre encore une fois l’éolienne à merde qui te sert de bouche, et je te la cloue à l’agrafeuse… »
Gabriel conserva le silence, et, tout en maintenant son bras gauche dans la même position, baissa le droit pour remonter son pantalon, et reboutonner la braguette. Tout en effectuant ce geste, il jeta un rapide coup d’œil en arrière. Elle avait parlé d’une voix entrecoupée de spasmes, qui faisaient frémir son corps entier, jusqu’aux boucles de sa longues chevelure de feu. A présent, sa poitrine déchirée de rage et de rancœur transgressait le timbre de ses paroles, et le sens même de ses mots qu’elle dévidait sans savoir exactement lesquels elle employait. Il pivota de nouveau la tête, forcé de se conforter dans cette vision d’épouvante. Dans quels états l’avait il mis, encore ? Il n’en avait jamais assez. Un jour, il la conduirait sûrement à commettre un acte irréparable sur lequel il n’aura aucune prise, comme par exemple son propre homicide. Que ferait elle, ensuite, devant son cadavre, lui prendrait elle la main, caresserait elle doucement la peau glabre et froide de ses phalanges, en massant délicatement les articulations, comme le font les femmes et les hommes aimants ? Se contenterait elle de l’observer, du sang plein les mains, agenouillée à son côté comme une prêtresse effectuant les derniers sacrements ? Pleurerait elle ? Non, elle ne sait pas pleurer.
Perdant pied, il bascula en avant. Elle avait fondu sur lui comme un prédateur jaillirait sur sa pauvre proie, et l’avait plaqué au sol. Tout en cherchant un peu d’air à travers le bâillon de poils qu’elle appliquait sur son visage, il sentit ses longues griffes se planter dans ses épaules, et la fourrure de son ventre caresser son cou. Instinctivement, son enveloppe cutanée se durcit sous les lames qui lui charcutaient la peau, et celles-ci dérapèrent comme du savon, incapables de trancher l’épaisse carapace de son corps. Tandis qu’elle s’évertuait à pouvoir faire quelque chose de sa nouvelle apparence, il renversa la tête en arrière et poussa un long soupir de résignation. Tous ces enfantillages ne l’amusaient plus. Ils n’étaient pas là, à présent, pour se chamailler comme deux enfants, sans parvenir à se toucher. Cette fois, elle avait poussé les bornes trop loin, ou peut être était ce de sa faute, quoi qu’il en doutait fortement, et ce qui aurait pu être une partie de plaisir avait tourné au vinaigre. Malgré son incapacité à le blesser, elle pesait fortement sur ses joues et son souffle se faisait de plus en plus étouffé et haletant. Il ferma les yeux, laissa son corps s’amoindrir, s’amoindrir, jusqu’à presque disparaître…
Un serpent ne rate jamais sa cible.
Le corps glisse dans les épis de blés. Suffisamment fin pour passer n’importe où, suffisamment agile pour épouser les contours du sol, suffisamment blond pour se confondre avec la couleur des céréales. A travers ses iris fendus, le monde est étrange. Il cherche sa victime. Elle est là, il ne sait plus reconnaître si elle se trouve sous sa forme humaine ou si elle a conservé son épais pelage noir. Il serpente entre ses pattes. Dans sa bouche, le venin a le même goût que le sirop de fraise. D’un coup sec, il mort, avant de se faire éjecter d’un large mouvement de pied ou de patte. Bientôt, les effets de la métamorphose prennent fin.
« C’est quoi ce délire ? »
Il se releva lentement. Lilith avait disparu de son champ de vision. Sa peau était striée de grosses marques bleues, témoins de sa chute et de son roulé boulé dans les champs. Le ciel avait perdu son éclat bleuté. La nature artificielle frémissait et s’agitait comme saisie de fièvre. Il leva les yeux vers le soleil, qui rougeoyait à travers les épais nuages s’amoncelant autour de la cime des arbres. L’atmosphère brûlait comme une cendre chaude. C’était l’enfer qui ouvrait ses gorges sanguinolentes, pour recracher sur la terre le fruit de ses tripes carbonisées. La lave de la colère, le sang de la terre, et la déesse de la nature qui s’élevait, maîtresse de ce royaume qu’elle avait monté de toute pièces et qu’elle hantait comme une démone vampirique. Que faisait elle ? Il voyait un éclat de sa chevelure rousse, au loin, à travers les épis, et tout d’un coup elle grandissait, elle devenait énorme, et il voyait ses yeux comme des flammes, ses bras qui s’élevaient jusqu’au ciel devenu rouge comme le feu de ses entrailles. Elle allait le dévorer, elle allait le dévorer !
Brusquement, la vision dantesque s’évanouit. Il entrouvrit péniblement les paupières, et tâta son crâne douloureux. Ses doigts se teintèrent de sang. Redressant légèrement le menton, il aperçut Lilith au dessus de lui, debout, lui jetant un regard victorieux. Conjecturant qu’il avait heurté une pierre durant sa chute, il essaya de se relever, mais la douleur était trop importante. Ses lèvres étaient toutes empâtées.
« Lilith, aide moi à me relever… Que veux tu de moi, en fin de compte ? Je t’ai mordu la cheville, le poison que j’ai glissé dans tes veines pourrait bien détruire le corps que tu hantes depuis quelques mois maintenant… Cela changera t il quelque chose ? Je ne peux pas te tuer, alors que tu peux m’ôter la vie de façon si ridicule qu’en y pensant j’ai presque envie d’en rire… Tout ce que je peux faire c’est t’empêcher de m’avoir, et c’est cette chose là, ce reste de liberté, que tu veux à tous prix obtenir ? »
Il pivota légèrement et essuya le sang qui coulait de son crâne ouvert sur les épis de blé. Sa respiration se faisait sifflante. Il était doté de pouvoirs que n’avaient pas la plupart des humains, et qui avaient atteint leur paroxysme depuis sa plus tendre enfance, mais ne pouvait pas lutter contre certaines choses à l’instar de son amante. Son corps était destructible, sa vie était fragile. Il hoqueta et arrosa ses mains placées en pavillon devant sa bouche d’un peu d’hémoglobine gluante.
« Je veux pas mourir, putain. Je veux pas crever maintenant. »
Il fit une grimace, et essaya de changer de position de nouveau, sans succès. Il se doutait bien, de toutes façons, que cette pierre n’était pas apparue par hasard dans le champ. Si elle voulait vraiment sa peau, elle l’aurait. Il le savait.
Lilith Yscarioth Régente
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De ronronnements, elle était passée à grondement, et de simples retraits et sorties de griffes, elle s’acharnait maintenant à détruire le peu de peau qui se présentait à elle. Son esprit se vida, et prit la forme de celui d’un félin. Elle avait oublié qui elle était, et ne vivait plus que pour…
*Détruire… Détruire…*
Coup de griffe plus puissant et profond que les autres. Instinct bestial, animal. Dans sa tête ne résonnent que ces mots qui réclament vengeance, que ces chants dédiés aux dieux cruels, que ces odes à la violence. Quelle est donc la mince frontière qui – encore – sépare Lilith de l’animal ? Existe-t-elle toujours ? A en croire son regard vide réclamant les trippes de sa proie, à voir son acharnement frénétique, on pourrait sincèrement douter qu’une telle frontière ait un jour existé. Tant de sadisme ne pouvait être humain.
Soudain les lames aiguisées de ses ongles félins dérapent. Que se passe-t-il ?
*Sang… Sang !*
Oh oui, il fallait absolument tout anéantir, tuer, réduire en bouillie ! Pour son insolence, il lui fallait le punir, le châtier. Qu’il s’en souvienne. A titre d’exemple. Mais pour quelle faute, déjà ? Sa mémoire lui ferait-elle défaut ? Non. Il fallait l’anéantir, elle le savait, et ça lui suffisait. Pourquoi chercher plus longtemps ? Et d’abord, qui donc osait ainsi résister aux meurtriers assauts de ses puissantes pattes ? Qu’importe, après tout, « qui », puisque de toutes façons, il serait incessamment sous peu réduit à « personne ». Sur le dos – devenu imperméable à ses coups rageurs – de sa proie, Lilith reprenait tant bien que mal ses esprits.
Etrange sensation que celle-ci : le corps se rapetisse, Lilith se retrouve bientôt à labourer les circuits électriques au lieu du dos de Gabriel. Gabriel ! C’était donc à lui qu’elle faisait tant de mal ? Gabriel Van’Daan ? SON Gabriel ? Non, ce n’était pas possible, ce ne pouvait décemment pas être ! D’ailleurs, c’était exactement ça : il n’était plus ! Pfuit, disparu !
« Schhhhhhhhhh !! »
Aïe ! Douleur à la patte, crocs dans le pelage et feulement félin. La brûlure était aigüe, et provoqua un réflexe encore une fois incontrôlé. Dans un large geste circulaire ayant pour but de se débarrasser de l’indésirable qui l’avait vraisemblablement mordue, ce fut une vipère qui se fit éjecter. Une vipère blonde.
*Depuis quand on a des serpents, ici ?*
La réponse ne se fit pas attendre : le reptile s’était écrasé sur une grosse pierre – presque un rocher – apparu là comme par magie. L’esprit primitif de Lilith reprendrait-il le dessus sur elle, après tous les efforts déployés pour s’humaniser, se rapprocher un peu plus de son amant, Gabriel. Gabriel qui gisait à présent contre la pierre, la tête ensanglantée, le corps couvert de rayures bleutées dues au choc brutal que Lilith – revenue alors dans son apparence humaine – lui avait fait subir.
Immédiatement, Lilith se précipita à son chevet. Qu’avait-elle encore fait, mon dieu, mais qu’avait-elle encore fait ? Déjà, elle se répandait en lamentations silencieuses sur sa nature destructrice dont elle cherchait depuis longtemps à se débarrasser. Voilà ce qu’elle avait fait, sous le pouvoir de cette menace – la seule pour elle – qu’elle logeait en elle-même. Mais pourquoi, pourquoi cherchait-il aussi toujours à l’embêter, à la mettre hors d’elle ? Il savait pourtant exactement ce qui pouvait en une demi-seconde calmer la situation, ce qu’il pourrait faire et qui lui ferait si plaisir ! Mais il faut dire qu’il devait trouver là un malin plaisir à se venger de ce qu’il subissait, et Lilith là-dessus ne le blâmait pas. Mais mieux valait pour elle cacher tout cela, toute l’importance qu’elle mettait sur comment la voyait Gabriel.
Et puis tout de même, c’était bien fait pour lui ! Il n’avait que ce qu’il méritait. Œil pour œil, dent pour dent – était sa doctrine sacrée. Aussi, dés qu’il commença à ouvrir les yeux, elle se redressa en un clin d’œil, le regardant de son air hautain et victorieux quelque peu caricaturé, afin de cacher l’inquiétude qu’elle avait eu pour lui.
« Lilith, aide-moi à me relever… Que veux-tu de moi, en fin de compte ? Je t’ai mordu la cheville, le poison que j’ai glissé dans tes veines pourrait bien détruire le corps que tu hantes depuis quelques mois maintenant… Cela changera t il quelque chose ? Je ne peux pas te tuer, alors que tu peux m’ôter la vie de façon si ridicule qu’en y pensant j’ai presque envie d’en rire… Tout ce que je peux faire c’est t’empêcher de m’avoir, et c’est cette chose là, ce reste de liberté, que tu veux à tous prix obtenir ? »
Son Gabriel, pauvre Gabriel… Il tenta de se relever, n’y parvint pas et se résigna à pivoter légèrement vers elle. Son crâne saignait, sa respiration était sifflante, et cracha même du sang dans ses mains. Ce n’était vraiment pas beau à voir. Lilith eut tout le mal du monde à conserver son attitude provocatrice et victorieuse.
« Je veux pas mourir, putain. Je veux pas crever maintenant. »
Elle n’y tint plus, et céda à la tentation de venir tout contre lui, de s’agenouiller à ses côtés. Mais elle fit son possible pour garder la froideur qui avait fait sa réputation, et le regarda droit dans les yeux, cachant de tout son être le remord qu’elle avait.
« Chut mon amour, viens là… »
Et tendrement, de ses mains froides et douces, elle prit la tête de Gabriel pour la câliner tout contre son sein. Ses doigts fins parcouraient la peau des joues de son amant, la courbe de son nez, ses sourcils, enfin ses lèvres. Non, il ne fallait pas qu’il parle.
« Ne t’inquiète pas, mon Gabriel, je suis assez puissante pour résister à ta morsure… Mais je doute que tu triomphes de ces blessures. Oh mon chéri, que t’ais-je encore fait ? »
Elle avait dit cela sans émotions dans la voix. Emotions que oui, elle avait : le plus proche de l’amour pour elle étant la compassion. Tant de douleur pour ce pauvre petit corps, cela la remplissait de tristesse. Il fallait qu’il vive. Son amour d’homme, son rayon de soleil. Son Gabriel indépendant et imprévisible qu’elle avait choisi parmi tant d’autres pour ces mêmes raisons. Non, il fallait qu’il vive. Car alors, quelle serait sa motivation à rester sur terre ? Laisser entièrement cet aspect sauvage de sa nature prendre le dessus et détruire alors définitivement tout ce qui se présentait à elle puis repartir dans le Néant ? Non, ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait.
De toute la tendresse dont elle était capable, Lilith reposa le corps de son bien-aimé au sol et vint déposer ses lèvres sur les siennes avec tant de légèreté qu’il aurait alors pu croire à un papillon venu se reposer sur lui, le prenant pour une fleur. Puis elle s’étendit à côté de lui et laissa s’échapper son esprit.
Lentement, doucement, son esprit s’éleva dans les airs, se sépara de son corps. Puis elle vint au-dessus de Gabriel et toujours avec autant de précautions que pour le reposer au sol, Lilith se fit toute petite, toute fine, et se fondit en Gabriel. Pour une fois, elle ne tenta pas de le posséder, ou d’entrer en lui. Non, elle voulait être lui, ne faire qu’un avec son esprit meurtri. La sensation était toute différente que celle ressentie la fois dernière et quand elle prenait possession d’un corps. Et bien plus agréable. Une chaleur, comme une caresse, l’accueillit et elle se sentit mieux que dans tous les autres corps qu’elle avait pu avoir. Mais elle gardait en tête l’idée pour laquelle elle avait de nouveau – et sans demandé son avis à Gabriel – pris le corps de son amant.
Elle avait causé tant de dégâts que quand l’esprit de Gabriel l’eut reconnue, chaque parcelle du corps masculin lui réclamait son dû. Tantôt un réseau de veines éclatées, ici de la chair à l’air, là une contorsion, et partout, un effroyable gâchis de sang, de ce liquide indispensable à la vie. Elle avait mal pour ce corps. Mal pour le vandalisme dont elle avait fait preuve.
*Je suis… désolée… Vraiment…*
Une fois sûre d’avoir apprivoisé chaque partie du corps de Gabriel, elle laissa agir son pouvoir de régénération. Sentant son homme tendu, elle utilisa sa voix la plus amicale, agréable à l’ouïe et communiqua d’esprit à esprit, silencieusement.
*Ce n’est rien. Je ne fais que te soigner, mon amour…*
Comme Gabriel sembla moins « braqué », elle eut fini sa tache médicale en une minute, et lorsqu’avec autant de douceur qu’elle en avait eu pour entrer en lui, Lilith sortit de Gabriel et retourna dans son propre corps, elle avait affaire à un Gabriel plus en forme que jamais : nulle trace bleutée, blessures refermées, muscles à nouveau fonctionnels.